Tout comme pour le phytoplancton, le zooplancton doit trouver un compromis entre la taille de l’individus, son activité métabolique, son alimentation (herbivore, carnivore, omnivore, détritivore) ainsi que son type de prédation. Dans ce projet de maîtrise nous nous focaliserons sur les espèces de copépodes arctique. Ceux-ci peuvent représenter jusqu’à 80% de la biomasse zooplanctonique arctique (Falk-petersen et al. 2009). Les petites espèces de copépodes tels que Pseudocalanus spp. et Microcalanus pygmaeus survivrent toute l’année en se nourrissant de particules organiques diverses (Darnis et al. 2012 (?)). À l’intermédiaire entre ces petites espèces actives toute l’année et les grosses espèces de copépodes riches en lipides on peut retrouver l’espèce de taille moyenne Metridia longa. Celle-ci accumule une petite réserve de lipides lui permettant de palier à des périodes de famine mais reste toutefois active toute l’année en se nourrissant de façon omnivore sur la matière particulaire en suspension (Darnis et al. 2013 (la thèse)). Elle peut aussi à l’occasion se nourrir d’œufs flottants chargés de lipides de Calanus hyperboreus (Dufour pers. com 2016, (Conover and Huntley 1991, Darnis, Robert et al. 2012) ). À la fin du spectre de taille des copépodes arctiques on retrouve des espèces qui, afin de survivent à la forte saisonnalité de la disponibilité de leur nourriture, accumulent de grandes réserves lipidiques pendant l’été afin de combler leurs besoins énergétiques lorsque les producteurs primaires se font rares plus tard dans l’année. Ces espèces de copépodes, représentées essentiellement par le genres Calanus, peuvent avoir plus de 50% de leur biomasse sous forme de lipides (Falk-Petersen et al. (2009)) eux-même pouvant être composés jusqu'à 90% d'ester de cire Kattner et al. (2007) . Via cette accumulation de lipides, les niveaux trophiques supérieurs se nourrissant de ces copépodes ont alors accès toute l’année à la forte production primaire se déroulant pendant la courte saison estivale arctique.