1. Introduction
L'endométriose correspond à une localisation ectopique de tissu endométrial associant du tissu glandulaire et du stroma. Elle est génératrice de douleurs, d'infertilité et d'une altération de la qualité de vie (1). C'est une maladie hormonodépendante expliquant que la plupart des thérapeutiques actuelles utilisées visent à reproduire un état de pseudo-ménopause par un effet anti-gonadotrope.
Les données épidémiologiques disponibles sur l'endométriose suggèrent que 10 à 15% des femmes en âge de procréer souffrent d'une endométriose. Ce taux atteint jusqu'à 50% chez les femmes infertiles.
Le traitement médical de l'endométriose varie en fonction de l'âge de la patiente, de la présence et de l'intensité des douleurs et d'une infertilité. Le traitement médical est utilisé en première intention. Il repose principalement sur l'utilisation des oestro-progestatifs, les progestatifs et les analogues de la GnRh, mais le taux d'échec important du traitement médical impose souvent une chirurgie. Les endométriomes de plus de 3 ou 4 cm relève d'un traitement chirurgical comportant une kystectomie (0). Toutefois, cette chirurgie est associée à des complications et des séquelles parfois sévères, peut-être même plus sévères que la maladie elle-même. Par exemple, pour l'endométriose profonde symptomatique, le traitement chirurgical comporte l'ablation de l'ensemble des lésions et a pour complications spécifiques notamment le risque de dysurie (0). Peu de données existent sur l'intérêt d'alternative thérapeutique notamment concernant le rôle de l'ostéopathie.
Le but de notre étude est d'évaluer l'efficacité des techniques ostéopathiques sur les douleurs et la qualité de vie de la patiente porteuse d'une endométriose en utilisant des questionnaires validés.
Notre étude pilote sur l'évaluation des manipulations ostéopathiques dans la douleur associée à l'endométriose, nous permet d'évaluer la place que pourrait avoir l'ostéopathie dans cette pathologie. l'ostéopathie dans cette pathologie.
2. Matériel, Méthode
Cette étude a été menée afin d'apporter des éléments de réponse sur l'intérêt des manipulations ostéopathiques sur la qualité de vie des patientes porteuses d'une endométriose.
Dans cette étude nous traiterons une patiente âgée de 20 ans atteinte d'endométriose que nous décrirons plus amplement dans la partie "Présentation du cas clinique".
2.1 Critères d'éligibilité
Critères d'inclusion
- Il faut que cette femme soit diagnostiquée par un gynécologue, gynécologue, par l'examen clinique, l'échographie pelvienne et/ou une IRM.
- Cette patiente doit être agée de plus de 18 ans et non ménopausée.
- La patiente doit savoir lire, écrire et comprendre le français.
Critères d'exclusion
Seront exclues de l'étude les femmes refusant un consentement écrit et des femmes non diagnostiquées.
2.2 Critères objectivation
Les critères d'évaluation sont : le questionnaire SF-36 pour l'évaluation de la qualité de vie de la patiente, l'annexe N°2 pour l'évaluation des douleurs et symptômes de la patiente (voir annexes), une anamnèse détaillée et des tests ostéopathiques. Ces critères vont nous permettre d'objectiver quantitativement et qualitativement l'amélioration, si elle existe, du confort de vie de la patiente.existe, du confort de vie de la patiente.
2.3 Protocole
La patiente a dans un premier temps rempli l'annexe N°1 (voir annexe N°1) pour savoir si elle peut faire partie de notre étude. Les résultats de celle-ci étant satisfaisants, la patiente a rempli le questionnaire de qualité de vie SF-36 (annexe questionnaire) et le premier calendrier (annexe N°2).
La patiente doit remplir le calendrier tous les jours.
Un nouveau questionnaire de qualité de vie SF-36 sera rempli après la dernière séance du traitement.
La prise en charge se déroulera en 3 consultations de 45 minutes chacune, espacées de 28 jours (durée du cycle de la patiente). Elles suivront toujours le même fil conducteur (localisation sacrum - petit bassin) mais seront néanmoins spécifiques aux besoins de la patiente et aux résultats des tests ostéopathiques de chaque séance.
(voir annexes protocole)
L’examen clinique (qui comprend l’anamnèse et l’observation) permet d’évaluer la qualité et la quantité des mouvements tissulaires (cinétiques) pour établir un schéma dysfonctionnel.
Dans le cadre d’une prise en charge ostéopathique globale, le traitement est spécifique et adapté à la patiente et à la séance. A la fin du traitement, nous effectuons le même protocole de tests ostéopathiques, ainsi qu’une observation debout de face et de profil, dans le but de constater de possibles modifications sur les douleurs.
Ce protocole est renouvelé à chaque consultation.
3. Présentation du cas clinique
Nous allons présenter le cas d'une femme de type caucasienne, âgée de 20 ans, porteuse d'une endométriose, diagnostiquée par un examen gynécologique en Novembre 2015.
Mademoiselle P. est étudiante. Elle est donc amenée à être souvent assise et debout pendant de longues périodes (plusieurs heures).
Depuis le diagnostic de sa maladie, aucun aménagement particulier n'a été effectué. Elle se sent gêné par sa maladie dans sa vie quotidienne (fatigue énorme) et décrit des douleurs abdominales et lombaires aigües, ainsi que des règles très douloureuses et abondantes qui l'empêchent de vivre normalement. Elle a notamment besoin de rester couchée à ces moments et ne peut plus bouger, ni se lever.
L’histoire de la maladie
Manque des éléments du dossier
A la suite de l'anamnèse et de l'observation nous avons effectué des tests ostéopathiques nous permettant de définir différentes dysfonctions de mobilité sur la sphère abdomino-pelvienne, le bassin et le rachis (comme dit dans le protocole précédemment expliqué). Nous nous servirons de ces données comme moyen de comparaison d'une consultation sur l'autre.
4. Résultats
4.1 Evolution des dysfonctions
Insérer tableau
4.2 Evolution des différents symptômes (voir annexes calendrier Novembre, Décembre et Janvier)
Analyse
4.3 Evolution de la qualité de vie (voir annexes questionnaire 1 et 2)
Parmi les 8 items du SF-36, il apparaît que sont améliorés les items la douleur physique (BP), la santé générale (GH), la vitalité (énergie/fatigue) (VT), le fonctionnement ou bien-être social (SF) et la santé mentale (MH). Par contre aucune amélioration n'a été noté pour l'activité physique (PF), les limitations (du rôle) liées à la santé physique (RP) et les limitations (du rôle) liées à la santé mentale (RE).
Si l'on considère les scores cumulés que sont le PCS (Pf, RP, BP et GH) et le MCS (VT, SF, RE et MH), une amélioration est notée pour les 2 scores mais plus significative pour le MCS.
5. Discussion et perspective
En premier lieu, il faut bien prendre conscience que le raisonnement mis en oeuvre tout au long de cette étude est issue d'une expérience relativement courte d'étudiante en fin de cursus d'études en ostéopathie.
L'approche de l'ostéopathie est propre à chaque praticien et le raisonnement présenté ici, n'est que le reflet d'un cheminement ostéopathique à ce moment de notre pratique. Il n'y a aucun doute que des praticiens plus chevronnés auraient une toute autre approche de cette maladie, qu'est l'endométriose et probablement des résultats plus significatifs, surtout concernant l'incidence sur la douleur qui reste relativement abstraite dans cette étude.
Autre élément important, les recherches publiées en ostéopathie concernant l'endométriose, tout du moins en France, sont à ce jour relativement pauvres.
Peu d'études sont actuellement disponibles concernant les alternatives thérapeutiques proposées aux patientes endométriosiques. Parmi ces alternatives, l'utilisation de la médecine chinoise a été évaluée. Une récente méta-analyse a permis de conclure à l'inefficacité de ces thérapeutiques.
Nous avons rencontré dans notre étude un biais assez important car il s’agit d’une étude de cas. Les effets positifs ne peuvent être que du à du hasard. Il faudrait pourvoir reproduire ces résultats sur plusieurs personnes, sur le long terme et plusieurs fois pour que ce soit significatif.
La patiente étant une élève de l'école ostéopathique, les travaux effectués en classe dans le but d'apprendre les techniques peuvent avoir une incidence sur les résultats du traitement et donc influencer les résultats du mémoire.
Un autre problème se soulève. Lorsque nous avons exposé le projet à nos différentes patientes, certaines d'être elles ont été septiques quant à l'efficacité du traitement. Possédant peu d'informations sur d'autre études déjà effectuées, ces patientes n'ont pas voulu continuer le projet.
Les patientes nous ont aussi fait part de leur crainte de voir la douleur augmenter par la manipulation ostéopathique, ce qui a considérablement réduit le nombre de nos patientes.
La patiente nous à également fait part de sa difficulté à comprendre comment remplir le questionnaire SF-36 car celui-ci est très long et assez vagues dans ces questions et réponses. Aussi il serait intéressant de réaliser un questionnaire simplifié et adapté, dédié aux patientes atteintes d’endométriose.