En quelques mots, Jean Motell pose le malheur de notre époque. La
référence aux “Anges de la télé-réalité” est triviale ; apposée à
Sénèque toute sa vacuité résonne.
Car quelle formule résume mieux la modernité dans ce qu’elle a de plus
dirimante pour l’élévation des esprits que ces quelques mots assemblés
par Jean Motell.
L’auteur s’associe à la question qui pose, ce qui a pour effet
d’annihiler toute forme d’élitisme. On devine que Jean Motell ne boude
pas lui aussi l’expérience de l’hypnose provoquée par la contemplation
des corps siliconés, tatoués, donnés à voir par cette émission de
“télé-réalité”.
On devine aussi en lui une sympathie pour la culture populaire, plus
encore la revendication à s’adonner aux joies terrestres des bas
plaisirs.
Là où la dimension moraliste de Jean Motell s’affirme, c’est qu’il
dresse un bilan résigné mais qui touche à l’universel de la condition
humaine : la dualité entre les aspirations et l’irrésistible attrait des
futilités.