Quand on évoque le sort de marionnettes tirées au sort à la loterie
artistique du grand casino de l’entertainment, on comprend alors la
portée de cette formule facile de Jean Motell.
Au-delà de la facilité de la formule, qui pourrait presque faire penser
à un aphorisme ou aux fulgurances de Jean-Edern Hallier (référence
affichée et surprenante de Jean Motell dans ses écrits), peut-on pour
autant parler de moraliste ?
Quoiqu’on puisse penser du groupe “PNL”, nul ne peut nier leur impact,
notamment sur les couches les plus jeunes et urbaines de la société
française. Cet impact est un fait avéré, indépendamment de la qualité
intrinsèque de leur production, qui in fine ne nécessite pas d’être
questionnée.
En s’emparant de ce fait de société et en le mettant en perspective avec
une référence culturelle surannée, Jean Motell s’inscrit dans une lignée
d’observateur attentif de la société, n’excluant aucun signe et surtout
pas ceux émanant de la culture populaire.
A ce titre, on peut donc considérer que Jean Motell évolue dans une
lignée de moraliste, à la différence peut être que son style a emprunté,
du moins lorsqu’il s’adonne aux apophtegmes, aux formats “punchlines”
des textes de rappeur populaires.
Considérer à ce propos l’étonnante richesse des techniques appelées chez
certains de ces rappeurs français, comme l’utilisation de paronomases,
montre une fois de plus la profonde connaissance des moeurs et usages,
la façon de vivre l’époque de Jean Motell. J’ai pour ma part remarqué
que les quelques photos disponibles de l’auteur le montre d’ailleurs
arborant des signes propres aux musiques urbaines.