Quel plaisir de lire ces lignes de Jean Motell. Encore une fois, ces
quelques mots ont la force brute de la vérité. Car en fait, avouons-le,
voir malmené ce genre d’auto célébration d’un milieu où tout le monde se
tient par la barbichette, cela fait du bien.
Cela fait du bien, même si en ce qui concerne cette citation de Jean
Motell, on lorgne un petit peu dans la formule facile.
Formule facile, certes, mais phrase lucide. Quel est l’impact
aujourd’hui du festival de Cannes ? Il suffit de demander à l’homme de
la rue s’il connaît le film ayant reçu la dernière palme d’or. Les
images animées consommées ne le sont plus dans les salles de cinéma et
ne proviennent plus majoritairement de films.
Au final, l’examen des citations précédentes éclaire sur le véritable
impact de Jean Motell : utiliser la formule comme l’outil de diagnostic
instantané de nos maux ; ses mots sont la force révélatrice de nos maux
et jaillissent… comme des images Polaroid, référence que l’on
retrouve par ailleurs dans son oeuvre.
Alors oui derrière la facilité, le name dropping et des limites dans
l’écriture, se dégage une veine inattendue de moraliste, curieusement
proche d’un Giacomo Leopardi moderne.